12.03.2013
Le 12 mars 2013, le Parlement Européen doit se prononcer sur la réforme de la Politique Agricole Commune (PAC). Etant donné l’importance de cette question, nous - le groupe d’action « Meng Landwirtschaft » (1) et ses membres natur&ëmwelt, Bio-Lëtzebuerg, Greenpeace Luxembourg, ASTM, Caritas Luxembourg, Cercle de Coopération des ONG de développement, Slow Food Luxembourg et SOS-Faim - ne laissons pas carte blanche aux lobbyistes de l’agrobusiness mais avons invité, dans le cadre de la campagne européenne « GO M.A.D. » (2) à rencontrer nos six députés européens pour leur faire connaître notre position. Nous nous félicitons d’avoir déjà pu nous entretenir avec MM. Charles Goerens (ADLE) et Claude Turmes (Verts/ALE) et de voir sous peu MM. Georges Bach et Frank Engel (PPE).
La réforme de la Politique Agricole Commune (PAC) nous concerne tous, car il y va de l’avenir de nos fermiers, mais également de la qualité de notre alimentation, de notre environnement, de notre santé, de l’emploi, du développement rural ainsi que de la justice au niveau international et de la solidarité avec les plus pauvres, les petits paysans du Sud.
Certes, nous aurions souhaité des propositions plus ambitieuses de la part de la Commission Européenne, mais au moins elles vont dans la bonne direction. Malheureusement, le lobby de l'agrobusiness et des grandes exploitations a réussi à les détricoter au sein de la Commission de l'agriculture du Parlement (COMAGRI) lors d'un vote les 23 et 24 janvier 2013.
Nous souhaitons que les propositions faites par la Commission Européenne en vue du « verdissement de la PAC » (greening) soient acceptées. En particulier, et dans l’intérêt avant tout de la biodiversité, il faut prévoir une vraie rotation contenant au moins trois cultures différentes sur trois ans. Et au moins 7% des surfaces sont à déclarer d’intérêt écologique.
L’octroi des aides est à lier au respect des directives et normes en vigueur visant une plus grande protection de l’environnement comme la directive Cadre sur l’Eau (DCE) et de la Directive Pesticides.
Le Parlement européen devrait de même encourager le développement des plantes légumineuses de nature à réduire notre dépendance des importations de soja, à stimuler l’emploi dans l’agriculture tout en réduisant l’impact négatif sur l’environnement et la sécurité alimentaire dans les pays en développement.
Sachant que, dans le passé, 80% des aides ont été allouées à seulement 20% des exploitants agricoles, nous sommes aussi en faveur d’une plus grande justice dans la répartition des aides par l’introduction de leur plafonnement.
S’agissant de nos relations avec les pays en développement, nous avons trop longtemps eu tendance à exporter nos produits agricoles et alimentaires sur les marchés des pays en développement à des prix en dessous du coût de production. Les marchés locaux et les conditions de vie de millions de petits paysans ont ainsi été gravement affectés. Nous demandons donc la création d’un mécanisme de suivi et d’évaluation de l’impact de la PAC sur les marchés des pays en développement dans le respect de la cohérence des politiques prévue par l’article 208 du Traité de Lisbonne. Les subventions à l’exportation devraient être éliminées définitivement.
Affaire de nous tous, la réforme de la PAC doit répondre aux besoins du plus grand nombre et non à l’agroindustrie! Nous appelons nos députés luxembourgeois au Parlement Européen et leurs collègues de refuser les propositions de la COMAGRI et à soutenir une réforme qui promeut à la fois une PAC d’avenir, juste, écologique et solidaire! (3) Cette nouvelle PAC doit permettre le développement d’un autre modèle agricole, plus résilient, basé sur la qualité et la proximité et inspiré des pratiques de l’agriculture biologique tout en visant à développer les emplois et la solidarité avec les petits paysans du Sud.
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